RYCKMANS (Constantin Louis Gonzague)

RYCKMANS, Constantin Louis Gonzague (Anvers, 10 décembre 1887 - Korbeek-lo, 3 septembre 1969)

Arabisant, professeur à l’Université catholique de Louvain.

Issu d’une famille de la bonne bourgeoisie anversoise, fils d’Alphonse Ryckmans, avocat au barreau d’Anvers, conseiller communal, puis sénateur de 1912 à 1931, il est le troisième enfant d’une fratrie de huit, au sein de laquelle on trouve notamment Pierre, qui allait devenir gouverneur général du Congo, Albert, prêtre et professeur aux Facultés universitaires Saint Louis à Bruxelles, Xavier, avocat et président de la Ligue des Familles nombreuses, mais également sa sœur Elisabeth qui, veuve avec cinq enfants, vivra avec lui. A la génération suivante, on peut citer ses neveux Jacques, son futur successeur à Louvain, et Pierre, alias Simon Leys, qui s’illustrera comme sinologue et spécialiste de littérature comparée.

Après des humanités au Collège Saint-Jean-Berchmans d’Anvers, et ses études de philosophie à l’Université catholique de Louvain, où il obtient un premier doctorat en 1908, il poursuit, entre 1908 et 1911, des études de théologie et de pastorale au grand Séminaire de Malines. Il est envoyé à l’Ecole biblique de Jérusalem en 1911, dans le but de se spécialiser dans l’exégèse de la Bible, l’histoire de l’Orient ancien et les langues orientales. Il y suit les cours de Lagrange, Dhorme, Abel et Jaussen. Rentré en Belgique en juillet 1914, il participe à la guerre dans les tranchée comme brancardier et aumonier. Il y sera gazé, alors qu’il porte l’extrême-onction à des soldats blessés. Il revient à Louvain en 1919 et y obtient le titre de docteur en langues sémitiques. La publication de sa thèse le met en contact avec l’abbé J.B. Chabot. C’est à la suggestion de ce dernier qu’il est alors autorisé à passer une année à Paris, où il rencontre tous les grands orientalistes français et se familiarise avec le Corpus Inscriptionum Semiticarum.

De 1920 à 1930, il est professeur d’exégèse au grand Séminaire de Malines. Associé à l’Université catholique de Louvain à partir de 1927, il y obtient un poste à temps plein en 1930 et se voit confié les cours d’hébreu, d’araméen, d’accadien et de grammaire comparée des langues sémitiques. En 1936, il devient secrétaire du tout nouvel institut orientaliste, tout en assumant le secrétariat de la revue Le Muséon.

Son activité scientifique le conduit essentiellement dans trois directions : l’édition de textes épigraphiques, la constitution d’instruments de travail et la rédaction de différentes synthèses à la fois philologiques et historiques. Par ailleurs, il consacre une partie importante de son temps à l’encadrement des travaux de ses élèves, parmi lesquels on compte Jacqueline Pirenne, et en 1951-52 effectue encore, à l’âge de 64 ans, un voyage d’étude de deux mois à travers l’Arabie saoudite, rassemblant un collection exceptionnelle de documents et de transcriptions. Il y est accompagné par son neveu, Jacques, par Philippe Lippens, qui avait déjà participé à la découverte des manuscrits de la Mer Morte et par l’arabisant Harry Saint John Philby.

Membre de la Koninklijke Vlaamse Academie van België, il était également membre de la Koninklijke Nederlandse Academie, de l’Institut de France, de l’Accademia dei Lincei et de nombreuses sociétés savantes.

Paul Servais
28 avril 2017
paul.servais@uclouvain.be

 

Sources inédites

 

Archives de l’Université catholique de Louvain, dossier personnel.

 

Sources publiées

 

a) Publications de Gonzague Ryckmans

 

Ryckmans (G.), Les formes nominales en babylonien: étude de grammaire sémitique comparée, Louvain, 1919.

Ryckmans (G.), Les noms propres sud-sémitiques, Louvain, 1934-35.

Ryckmans (G.), Répertoire d’épigraphie sémitique, publié par la Commission du Corpus Inscriptionum Semiticarum. V, 1e livraison, Paris, 1928 ; V, 2e livraison, Paris, 1929 ; VI, 1e livraison, Paris, 1933 ; VI, 2e livraison, Paris, 1935 ; VII, 1e livraison, Paris, 1936 ; VII, 2e livraison, Paris, 1938.

Ryckmans (G.), Grammaire accadienne, Louvain, 1938.

Ryckmans (G.), Epigrafische voorislamietische bronnen uit Arabië, Bruxelles, 1941.

Ryckmans (G.), Corpus Inscriptionum Semiticarum, ab Academia inscriptionum et litterarum humaniorum conditum atque digestum. Pars quinta, Inscriptiones saracenicas continens, Tomus I, fasc. I : Inscriptiones safaiticae, Paris, 1950 ; Tabulae, Paris, 1951.

Ryckmans (G.), Les religions arabes préislamiques, Louvain, 1951.

Ryckmans (G.), Prospectietocht door Saoedie-Arabië, Bruxelles, 1952.

Travaux scientifiques

 

Coppens (J.), Monseigneur Gonzague Ryckmans (1887-1969), in Le Muséon, 1970, pp. 5-8.

Coppens (J.), Ryckmans, Gonzague, in Nouvelle Biographie nationale, 1988, pp. 293-295.

Irvine (A.K.), Obituary : Gonzague Ryckmans, in Bulletin of the School of Oriental and African Studies, 1970, pp. 374-377.

Paquet (Ph.), Simon Leys. Navigateur entre les mondes, Paris, Gallimard, 2016, pp. 46-49.

Pirenne (J.), Mgr G. Ryckmans. Portrait de l’homme et du savant, in Le Muséon, 1970, pp. 9-12.

Pirenne (J.), L’œuvre épigraphiste de Mgr G. Ryckmans, in Ephemerides Theologicae Lovanienses, 1963, pp. 432-446.

Ryckmans (J.), Bibliographie de Mgr G. Ryckmans, in Le Muséon, 1970, pp. 13-40.

 

 

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Biographical Dictionary of Overseas Belgians