EEREBOUT, Augusta (Bruges, 5 décembre 1866 – Béziers, 12 août 1940), épouse de colonial.
Fille de Joseph Eerebout et de Marie-Louise Cornou, Augusta Eerebout épouse en 1885 le lieutenant Louis Valcke (1857-1940), agent du Comité d’Etudes du Haut-Congo depuis 1880. En juin 1886, elle accompagne au Congo son mari qui vient d’être nommé directeur de la marine et des transports de l’Etat Indépendant du Congo : elle devient ainsi la première épouse belge d’un agent de l’Etat autorisée à séjourner en Afrique centrale pendant le terme de son conjoint.
Augusta Eerebout ne part néanmoins pas totalement à l’aventure : elle se fait assister d’une jeune domestique flamande et s’établit à Boma, la première capitale du Congo, où elle vit dans une maison confortable au regard des standards coloniaux de l’époque. Elle y reçoit les hauts fonctionnaires du jeune Etat indépendant, ainsi que les membres des missions de la Compagnie du Congo pour le Commerce et l’Industrie (C.C.C.I.) et les ingénieurs du chantier ferroviaire du Bas-Congo. Augusta Eerebout accompagne parfois son mari dans ses déplacements de service, notamment lors de la construction du pier de Matadi, mais surtout lors du transport par voie terrestre vers Léopoldville des pièces détachées des bateaux Roi des Belges et Ville de Bruxelles, qui nécessita l’emploi de centaines de travailleurs congolais et de cinq chariots lourdement chargés. Augusta Eerebout en rédigea une brève chronique, inédite, où elle aborde de menus faits de son séjour et cite le nom des Européens qu’elle rencontre.
En février 1888, en raison des problèmes de santé de Louis Valcke, le couple rentre en Belgique. Augusta Eerebout n’accompagne pas Valcke lorsqu’il repart pour le Congo un an plus tard. Par contre, en 1892, elle suit son mari en Colombie, où celui-ci a accepté un poste de directeur pour une entreprise industrielle franco-belge active dans les mines d’or en Colombie. Le couple et ses deux enfants y séjournent jusqu’en 1910.
En raison du caractère pionnier de son séjour de femme mariée au Congo, Augusta Eerebout fut nommée chevalier de l’Ordre de la Couronne et reçut la médaille commémorative du Congo.
Anne Cornet
Musée royal de l’Afrique centrale
26 août 2014
anne.cornet@africamuseum.be
Sources inédites
Papiers Louis Valcke, Tervuren, Musée royal de l’Afrique centrale (RG 671/65.16/94.5). Feuilles manuscrites rédigées par Augusta Eerebout sur son voyage dans le Haut-Congo du 3 août au 17 septembre 1887.
Sources publiées
Bulletin de l’Association des Vétérans coloniaux, août 1930, p.17-18 ; 5 novembre 1940 ; janvier 1946, p. 25.
Chapaux (A.), Le Congo, Bruxelles, Rosez, 1894, p. 82.
L’Expansion coloniale, 15 mars 1936.
Hommage aux coloniales de la première heure, in Bulletin de l’Association des Vétérans coloniaux, juin 1934, n° 6, p. 4.
Le Jubilé colonial de Louis Valcke, glorieux compagnon de Stanley, in L’Illustration congolaise, 1936, p. 5910.
Lejeune (L.), Le Vieux Congo. Souvenirs recueillis par Léo Lejeune, Bruxelles, Expansion belge, 1930, p. 233.
La manifestation Valcke, in Bulletin de l’Union des femmes coloniales, juillet-août-septembre 1936, n° 73, p. 10.
Travaux scientifiques
Coosemans (M.), Eerebout Augusta, in Biographie coloniale belge (bcb), Vol. 5, Bruxelles, Académie Royale des Sciences Coloniales (arsc), 1958, c. 307-308.
Coosemans (M.), Valcke Louis, in bcb, Bruxelles, Vol. 5, Bruxelles, arsc, 1958, c. 825-836.
Biographical Dictionary of Overseas Belgians