RYCKMANS (Jacques)

RYCKMANS, Jacques (Louvain, 22 octobre 1924- Limelette, 25 janvier 2005) Arabisant, professeur à l’Université catholique de Louvain.

 

D’une famille de la bonne bourgeoisie anversoise, fils de Pierre Ryckmans, gouverneur général du Congo et petit-fils d’Alphonse Ryckmans, avocat au barreau d’Anvers, conseiller communal, puis sénateur de 1912 à 1931, il est également le neveu de Gonzague Ryckmans, auquel il succède à Louvain, et le cousin de Pierre Ryckmans, alias Simon Leys, lui-même sinologue.

Après des humanités au Collège des Joséphites à Louvain, il entreprend des études à l’université catholique de Louvain,  où il obtient une licence en philologie classique en 1947, une licence en philologie orientale en 1949 et un doctorat en philologie orientale en 1951. De 1948 à 1950, il effectue un séjour d’études à l’université de Leiden.

Il occupe ensuite différents mandats du FNRS entre 1952 et 1958, avant d’être intégré dans le corps professoral de l’Université catholique de Louvain en 1958. Il y remplace progressivement son oncle pour les cours d’Epigraphie sémitique, de Grammaire comparée des langues sémitiques, d’Introduction à l’Islam et d’Institutions de l’Islam.

Dans le même temps, il s’implique dans la vie de l’institution, plus particulièrement à l’Institut orientaliste, dont il est secrétaire académique de 1963 à 1968 et dont il assume la présidence de 1968 à 1972, puis à nouveau de 1980 à 1983. Il est par ailleurs directeur de la collection « Bibliothèque du Museon » de 1963 à 1970, puis des Publications de l’Institut orientaliste de Louvain (PIOL) de 1970 à 1972 et de 1983 à 1987.

Ses recherches portent essentiellement sur le sud de la péninsule arabique et il participe à différentes campagnes de prospection archéologique et épigraphique en Arabie Saoudite en 1951-52, en Jordanie en 1953, au Yemen du Nord en 1980. Il peut être considéré comme le fondateur des recherches sur l’histoire de l’Arabie méridionale antique. Ses publications témoignent de la diversité de ses intérêts, dans la mesure où elles touchent à la fois à l’épigraphie, à l’histoire de l’écriture alphabétique, à l’archéologie et l’histoire de l’art, mais concernent aussi les institutions et la religion, l’histoire et le commentaire historique de textes et comportent également différentes traductions.

Il devient membre de l’Académie royale des Sciences d’Outre-Mer (ARSOM) en 1978 et de l’Académie royale de Belgique (ARB) en 1980. Il est élu membre d’honneur de la Société asiatique de Paris en 1990.

 

Paul Servais
28 avril 2017
paul.servais@uclouvain.be

 

Sources inédites

 

Archives de l’Université catholique de Louvain, dossier personnel.

 

Sources publiées

 

a) Publications de Jacques Ryckmans

Ryckmans (J.), L'Arabie chez les auteurs classiques, d'Hérodote à Agatharchide de Cnide, Louvain, 1947.

Ryckmans (J.), L'institution monarchique en Arabie méridionale avant l'Islam (Maʿîn et Saba), Louvain, Institut orientaliste, 1951, XXIII-368 p. (Bibliothèque du Muséon, 28).

Ryckmans (J.), La persécution des chrétiens himyarites au sixième siècle, Istanbul, Nederlands historisch-archaeologisch instituut in het Nabije Oosten, 1956.

Ryckmans (J.), Les inscriptions anciennes de l'Arabie du Sud, points de vue et problèmes actuels, in Oosters Genootschap in Nederland, 4, 1973, p. 79-110.

Ryckmans (J.), La chronologie des rois de Saba et Dū-Raydān, Istanbul,  Nederlands historisch-archaeologisch instituut in het Nabije Oosten, 1964.

Ryckmans (J.), Les inscriptions de Al-Asâhil, Ad-Durayb et Hirbat Sa'ûd , Aden, Raydan, in Journal of Ancient Yemeni Antiquities and Epigraphy, 3, 1980, pp. 113-181, 29 pl.

Ryckmans (J.) et alii, Textes du Yémen antique inscrits sur bois, Louvain-la-Neuve, Publications de l'Institut orientaliste de Louvain, 43, 1994.

 

Travaux scientifiques

 

Paquet (Ph.), Simon Leys. Navigateur entre les mondes, Paris, Gallimard, 2016, pp. 46-49.

Grand'Henry (J.), In Memoriam le professeur Jacques Ryckmans, 22.10.1924-24.1.2005, in Le Muséon, 118, 2005, pp. 1-5.

Grand'Henry (J.), L'oeuvre du professeur Jacques Ryckmans (22.10.1924-24.01.2005) dans le contexte des études sud-arabe, in Cannuyer (C.) & Grand'Henry (J.), eds., Acta Orientalia Belgica, t. XX , Bruxelles-Louvain-la-Neuve, 2007, p. IX-XII.